Nom(s) français : Amanite de (Elias) Fries, Amanite isabelle.
Classification : ordre des Amanitales, famille des Amanitaceae, genre Amanita (Pers. : Fr.) Hooker, sous-genre Amanita Gilbert et section Amanita Singer.
Chapeau : de 4 à 8 cm en moyenne, il peut atteindre 10 cm chez les exemplaires les plus grands. Initialement hémisphérique puis campanulé il est finalement étendu avec un mamelon plus ou moins prononcé et une marge nettement striée.
Le revêtement piléique, séparable et sub-soyeux, est de couleur blanc à beige noisette pâle ou coquille d’oeuf avec des tonalités rose saumon à incarnat (la couleur noisette est surtout visible sous les flocons qui protègent la surface piléique des rayonnements ambiants).
Il est généralement recouvert de flocons membraneux et de plaques vélaires irrégulières de couleur crème puis brun grisâtre.
Lames : elles sont libres, blanches à reflets rosés, moyennement épaisses et entrecoupées de lamelles tronquées.
Stipe : 12 x 1 cm. Il est assez élancé, subcylindrique avec un sommet légèrement rétréci et une base subbulbeuse. Initialement farci puis fistuleux avec l’âge, il est toujours profondément enfoui dans le sol ; particularité qui appelle à beaucoup de précautions lors d’un prélèvement.
Il est blanchâtre, garni de squamules ayant tendance à brunir avec la croissance et orné de bracelets hélicoïdaux fragiles au-dessus du bulbe.
Anneau : il est membraneux, fragile, facilement lacéré et de couleur blanchâtre parfois lavée de noisette rosâtre pâle.
Volve : elle est blanche, floconneuse et réduite à quelques bourrelets fugaces constitués de fragments vélaires irréguliers et disposés sur la base subbulbeuse profondément enterrée.
Chair : elle est blanche à crème rosâtre sous le chapeau, insipide et inodore.
Biotope : initialement décrite en France, l’Amanite de Fries est une espèce quercicole adepte des terrains acides. Elle fréquente préférentiellement les chênaies de plaine ou de moyenne montagne (jusqu’à 800 ou 900 m d’altitude), parfois mêlés de divers feuillus (hêtres, châtaigniers, bouleaux et noisetiers).
Majoritairement printanière (mai-juin) avec quelques pousses en été lors de périodes relativement pluvieuses, on ne la trouve qu’en un ou deux exemplaires. Elle est largement répandue géographiquement malgré son éventuelle rareté. Certains mycologues l’estiment en régression voire menacée.
Comestibilité : inconnue. A rejeter.
Commentaire : Quélet lui donna le nom d’Amanita eliae en l’honneur du célèbre mycologue suédois Elias Magnus Fries, considéré comme le père de la mycologie scientifique et le véritable fondateur de la systématique des champignons.
Confusions : Amanita eliae peut éventuellement être confondue avec certaines formes pâles de l’Amanite panthère. Elle ne doit cependant en aucun cas être consommée en raison de sa rareté et de sa probable toxicité liée à son appartenance à la section Amanita Singer.
Les confusions les plus fréquentes viennent du côté des Amanitopsis avec notamment Amanita vaginata au chapeau également strié mais naturellement dépourvu d’anneau. Cette confusion est d’autant plus facile que l’anneau fragile et lacéré de l’Amanite de Fries peut disparaître après qu’une limace ne se soit régalée. De même, les flocons piléiques d’Amanita eliae peuvent également manquer pour différentes raisons (intempéries…), et ainsi accentuer le risque d’erreurs.
La distinction entre les deux espèces repose alors sur le stipe de l’Amanite de Fries qui se trouve toujours profondément enterré dans le sol.
Galerie photos
Variétés et formes : une forme griseovelata Bertault, à voile général épais et grisâtre a été décrite au Maroc. Elle se distingue du type par son port plus robuste et par une thermophilie plus prononcée.
