Avant propos
Les syndromes digestifs sont des syndromes dits à incubation courte, c'est-à-dire inférieure à six heures. Ils sont provoqués par diverses substances difficilement digérées comme la chitine, le tréhalose, le mannitol et bien d’autres molécules complexes. L’Amanite rougissante apparaît comme l’espèce la plus propice à ce genre de désordres.
Substances en cause
La Chitine
Les macromycètes sont riches en chitine, un polysaccharide azoté, composé de groupes d’acétylglucosamine (N-acétyl-D-glucose-2-aminé) reliés entre eux par une liaison du type β-1,4. La chitine est un constituant essentiel de la paroi latérale qui entoure et protège les cellules fongiques vis à vis de l'environnement. Elle participerait également à la rigidité cellulaire fongique. Elle entre également dans la composition de l’exosquelette des insectes et de certains arthropodes.
Le Tréhalose
Le tréhalose est présent en grande abondance chez les champignons. C’est un disaccharide naturel composé de deux molécules de glucoses reliées entre elles par une liaison α,α-1,1 particulièrement stable. Il ne peut être dégradé que par la tréhalase, enzyme de la muqueuse intestinale manquant par carence génétique chez certains individus. Dans ce cas, l’accumulation de tréhalose conduit à une fermentation responsable de diarrhées importantes.
Le Mannitol
Le mannitol ou 1,2,3,4,5,6-hexanehexol est un polyol également retrouvé en abondance chez les champignons supérieurs. Largement utilisé comme édulcorant naturel ou comme excipient, il induit une pression osmotique élevée responsable de débâcles intestinales parfois violentes.
Formules chimiques
Molécules diverses allergisantes
Le métabolisme très actif des champignons est également responsable de la synthèse de certaines molécules complexes (antibiotiques, etc.) auxquelles certains organismes sont allergiques ou intolérants. Ainsi, la consommation excessive de champignons parfaitement consommables peut induire, particulièrement chez certaines personnes, des réactions d’intolérance parfois très violentes et spectaculaires.
Evolution et mises en garde
Les troubles digestifs occasionnés par les molécules citées ci-dessus, bien que désagréables, sont souvent mineurs et sans conséquence. Ils apparaissent au bout de quelques minutes ou quelques heures et cessent après un traitement symptomatique.
Dans le cas de faiblesse, cardiaque par exemple, des conséquences sérieuses sont à craindre. Il conviendra donc de ne jamais abuser des champignons au cours d’un même repas.