Amanita caesarea (Scopoli : Fries) Persoon

 

 

Nom(s) Français : Amanite des Césars, Oronge, Oronge vraie

Classification : ordre des Amanitales, famille des Amanitaceae, genre Amanita (Pers. :Fr.), sous genre Amanita Gilbert, section Caesareae Singer.

Chapeau : de 10 à 20 cm, il est initialement ovoïde globuleux puis hémisphérique à convexe en s’étalant. A maturité il peut être aplati.
La marge est toujours nettement striée. Le revêtement piléique est glabre à sublubrifié, lisse, séparable et se caractérise par une couleur rouge orangé vif et uniforme ayant tendance à se délaver avec l’âge.
Il est charnu, épais et habituellement nu ou rarement recouvert de quelques résidus blanchâtres épais du voile général membraneux rapidement évacués par la pluie.

Lames : elles sont libres, inégales, larges, ventrues, à arêtes érodées et de couleur jaune doré.
Des lamelles tronquées sont intercalées et la sporée est blanche.

Stipe : jusqu’à 15 cm de haut pour un diamètre de 3 cm, il est robuste, charnu, plein, subcylindrique, légèrement en massue, de surface plus ou moins lisse et entièrement de couleur jaune clair à jaune doré.

Anneau : il est membraneux, large, pendant, persistant et strié sur sa face supérieure. Il est concolore au stipe soit jaune doré.

Volve : elle est ample, épaisse, membraneuse, tenace et en forme de sac à bords libres. Elle est de couleur blanche en interne comme en externe et est systématiquement présente.

Chair : elle est blanche seulement dans les parties internes du champignon et jaune ailleurs. Elle est épaisse, ferme et se caractérise par une saveur et une odeur douce et agréable.

Biotope : l’Oronge vraie est une espèce thermophile assez courante adepte du climat méditerranéen. Elle croît dès le mois d’août en zones chaudes et sèches, de préférence sur terrains silico-calcaires dans les bois de chênes et châtaigniers divers, dans les taillis et les clairières.
Elle ne pousse que très rarement au Nord, les années particulièrement chaudes. (Il est rare de trouver des Oronges au nord de la Loire en France…) Cependant le réchauffement climatique actuel tend à infirmer cette tendance…
Des poussées spontanées et spectaculaires d’Amanite des Césars surviennent après des précipitations orageuses consécutives à une période de temps sec.
Amanita Caesarea est une espèce poussant à une altitude inférieur à 800 – 900m.

Comestibilité : l’Amanite des Césars est un comestible excellent très recherché.
Ses qualités gustatives sont également valables crue.

Commentaire : l’Amanite des Césars est considérée comme le roi des champignons et  est consommée depuis les temps anciens. Elle doit son nom au fait qu’elle était autrefois réservée à la table des empereurs romains.
Elle est aisément reconnaissable à son chapeau orangé vif à marge striée et surtout, elle est le seul exemplaire du genre dont les lames, le stipe et l’anneau sont colorés d’un jaune doré uniforme.
Une particularité notoire de l’Oronge est que les jeunes exemplaires, encore enfermés dans la volve, ont l’aspect d’un œuf posé à même le sol par le pôle le plus fin. A ce stade de développement, sa détermination est possible en réalisant une ouverture dans le voile général laissant ainsi apparaître la cuticule piléique déjà colorée de rouge orangé, ébauche du carpophore. Toute autre coloration découverte constitue un signe de danger et l’œuf examiné doit être écarté. (Ex : coloration blanche de la cuticule de l’Amanite phalloïde au stade de l’œuf !)

L'Amanite tue-mouches ou Fausse Oronge à chapeau rouge vermillon peut, sous une pluie d’orage, être lavée de ses flocons blancs situés sur le chapeau. Une confusion est alors envisageable avec l’Amanite des Césars.
Cependant le verdict tombe lorsque l’on retourne le champignon étudié :
Amanita muscaria présente ses lames, son stipe et son anneau de couleur blanche tandis que ceux d’Amanita caesarea sont jaunes.
De plus la volve de la fausse oronge n’a rien d’un sac ample et solide mais se resserre sur la base du pied en de friables écailles étagées.
La confusion entre ces deux espèces paraît donc improbable mais une attention particulière sera portée aux exemplaires âgés de l’amanite tue-mouches dont l’ensemble [lames + stipe + anneau] a tendance à jaunir et  se ramollir avec le temps.
La plus célèbre confusion entre ces deux champignons réside dans l’empoisonnement volontaire de l’empereur Claude en 54 après JC par sa seconde épouse Agrippine qui voulait garantir à son propre fils Néron l’accès au trône. Cet épisode historique reste cependant encore assez énigmatique et certaines versions rendraient plutôt l'Amanite phalloïde comme le seul coupable de cette tragédie.

 

Galerie photos

Il existe une forme alba de l’oronge : Amanita caeasarea fo. alba Lanzi, plutôt rare et considérée dans la littérature mycologique comme une forme albinos du type.
Son chapeau de 3 à 8 cm est de couleur blanc crème très pâle et à marge striée tandis que le stipe non bulbeux enveloppé dans une volve typique blanche et l’anneau membraneux sont jaunâtres et présentent des tons plus clairs chez les jeunes exemplaires.
Elle présente les mêmes caractéristiques de comestibilité que l’espèce type.

 

 


 

 
 

 

 

 

FACULTE DE PHARMACIE DE LYON
Laboratoire de mycologie

Professeur Patrick Boiron

 

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