Amanita verna (Bulliard : Fries) Lamarck

 

 

Noms français : Amanite printanière, Oronge blanche, Oronge ciguë blanche.

Classification : ordre des Amanitales, famille des Amanitaceae, genre Amanita (Pers. :Fr.), sous genre Amanita Gilbert, section Phalloidae (Fries) Quélet.

Chapeau : de 5 à 10 cm de diamètre en moyenne, il est initialement hémisphérique et aplati au niveau du disque, puis convexe en s’étalant, et finalement plus ou moins plat et déprimé à maturité. La marge est immédiatement droite, lisse, non striée, régulière et parfois finement frangée et rugueuse.
La cuticule piléique, de couleur blanc pur à crème pâle, est séparable, lisse, glabre, viscidule par temps humide, satinée et brillante par temps sec et généralement dépourvue de restes vélaires. Le disque peut parfois prendre une tonalité ocracée verdâtre.
A l’inverse de l’Amanite phalloïde, le revêtement piléique n’est pas vergeté radialement.

Lames : elles sont libres à maturité, de couleur blanc crème, épaisses, assez serrées, à arêtes vaguement érodées ou entières et entrecoupées de nombreuses lamelles tronquées.

Stipe : de 8 à 12 cm de haut pour un diamètre moyen de 1 à 2 cm, il est élancé et cylindro-clavé, soit élargi à la base en un bulbe arrondi subcylindrique et aminci au sommet. Initialement farci puis fistuleux, il est blanc, lisse à soyeux ou pruineux.

Anneau : il est blanc, membraneux, assez haut sur le pied, fin, persistant mais fragile et facilement lacéré. Plutôt juponnant, il est à maturité apprimé sur le pied et présente quelques stries sur la face supérieure.

Volve : elle est blanche, membraneuse, persistante et en forme de sac engainant aux bords libres. Elle est irrégulièrement déchirée et plutôt droite et adhérente à la base du bulbe.

Chair : elle est tendre, blanche, immuable, de saveur douceâtre, inodore chez les jeunes exemplaires mais aux exhalaisons plutôt vireuses avec l’âge. Elle ne réagit pas au contact de la potasse, permettant ainsi sa distinction avec la variété decipiens.

Biotope : l’Amanite printanière est une espèce plutôt thermophile et précoce assez rare, faisant son apparition dès la fin du printemps durant les mois de mai et juin. En dépit de son nom vernaculaire, l’Oronge blanche est observable jusqu’en automne. Elle croît dans les bois de feuillus et les taillis, particulièrement associée aux chênes sur terrains calcaires. Relativement peu commune, elle peut être abondante dans certaines aires de croissance au climat tempéré ou chaud.

Comestibilité : l’Amanite printanière est une espèce MORTELLE à rejeter.

Toxicité : l’ingestion d’Amanita verna, à l’instar de ses consoeurs Amanita phalloides et virosa avec lesquelles elle partage trois caractères macroscopiques, à savoir des lames rayonnantes blanches sous le chapeau, un anneau sur le pied et une volve en sac , est responsable d’une intoxication à l’issue fatale nommée syndrome phalloïdien. Au sein de ce trio macabre, le taux d’intoxication létale imputable à l’Amanite printanière est bien inférieur à celui de la phalloïde; une telle disparité étant vraisemblablement due à la rareté de la printanière ainsi qu’à l’abondante distribution de la phalloïde.

Six à douze heures après l’ingestion, les premiers symptômes apparaissent : gêne respiratoire, vertiges, malaises. Puis surviennent de violents et douloureux vomissements avec diarrhées fétides et déshydratation intense.
Au troisième jour après le repas funeste, une phase de rémission trompeuse a lieu, mais de courte durée car l’intoxiqué rechute rapidement avec une atteinte hépatique et rénale fatale au-delà du sixième jour…
La consommation de l’Amanite vireuse nécessite donc une hospitalisation en urgence.
Pour plus d’informations sur cette intoxication, rendez vous au descriptif du syndrome phalloidien.

Confusions : un stipe élancé de surface sublisse portant un anneau haut placé, un chapeau blanc, peu large, rapidement aplati et généralement de diamètre inférieur à ceux d’autres amanites au même stade de développement ainsi qu’une volve en sac enterrée et engainante, confèrent à l’Amanite printanière une silhouette particulière, rendant ainsi possible dès le premier coup d’œil sa détermination.
Sa reconnaissance est essentielle afin d’éviter tout risque de confusion dramatique avec certains champignons blancs comestibles comme l’Amanite à étui blanche, l’Amanite des neiges et l’Amanite lactée, toutes trois pourvues d’une marge piléique striée. De même, la récolte de certains tricholomes, lépiotes ou encore agarics aux lames généralement teintées de rosé devra être réalisée avec minutie et prudence afin d’écarter l’amanite mortelle.

Galerie photos

 

Variétés : Amanita verna var. decipiens (Timbach) Jacquetant, du latin decipiens : qui trompe ou qui déçoit, est assez semblable au type . Variété méridionale, elle diffère du type par sa chair se colorant en jaune vif au contact de la potasse KOH ou d'une base forte comme la soude.

 

 

 
 

 

 

 

FACULTE DE PHARMACIE DE LYON
Laboratoire de mycologie

Professeur Patrick Boiron

 

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